Ce fut incontestablement une réussite. Le Comité de Candidature d’Almaty (Kazakhstan) a réussi son pari d’accueillir sans fausse note les membres de la Commission d’évaluation du Comité International Olympique (CIO).
Durant près de cinq jours (14 au 18 février), la délégation conduite par le Russe Alexander Zhukov, a inspecté les sites proposés par les autorités kazakhs et s’est entretenue avec les représentants d’Almaty 2022.
Ces derniers ont répondu à toutes les questions posées par la Commission d’évaluation, notamment en ce qui concerne le respect de l’Agenda 2020 nouvellement adopté par le CIO ou encore la conformité des réglementations du pays avec la Charte olympique, en particulier sur le terrains des Droits de l’Homme.
La candidature olympique kazakh a ainsi précisé qu’elle respecterait les dispositions de la Charte olympique, texte de référence et ce, conformément à ce qu’elle avait déjà mentionné dans le dossier de candidature soumis début janvier à l’institution de Lausanne (Suisse).
Mais là où Almaty 2022 a pu surprendre et prendre des initiatives appréciables, c’est bien sur le domaine de l’Agenda 2020, puisque les responsables du projet olympique ont attendu la visite de la Commission d’évaluation pour annoncer des modifications concernant l’implantation envisagée de certaines épreuves.
Ainsi, alors que les épreuves phares de ski devaient prendre place au cœur de la station de Shymbulak, les autorités kazakhs ont indiqué avoir fait le choix de rassembler l’ensemble des compétitions de ski alpin (Super G, slalom…) sur le site du Parc de Tau.
Alors certes, cela ne change presque rien à la compacité du dispositif olympique développé par Almaty, cette dernière demeurant exemplaire avec des sites implantés dans un rayon de 30 kilomètres, mais cette modification logistique apporte tout de même une économie non-négligeable. De fait, le retrait de la station de Shymbulak permet aux promoteurs de la candidature de revoir à la baisse la facture estimée des Jeux, pour un montant d’au moins 100 millions de dollars (87,9 millions d’euros).
En outre, la majeure partie des infrastructures sportives étant déjà aménagée et compte tenu de l’engagement pris par les autorités – parfois depuis plusieurs années – de moderniser les installations d’hébergement et de transports de la région et du pays, le coût des JO 2022 pourrait être relativement faible.
Des dérapages ne sont évidemment pas à écartés mais le sérieux avec lequel le concept olympique a été pensé et planifié, laisse à penser que les promoteurs de la candidature ont retenu, à la fois l’échec du projet pour 2014 mais aussi et surtout, les nouvelles mesures olympiques.
La Commission d’évaluation ont donc pu constater et saluer la rigueur du projet et la pertinence des choix dans l’aménagement du territoire et des sites sportifs et non-sportifs. Comme l’a d’ailleurs indiqué Alexander Zhukov :
« Notre visite a confirmé le fait que la ville d’Almaty est capable de tenir des Jeux réussis en 2022. Notre visite a été très productive.
Le Comité de Candidature était bien préparé et a fourni d’excellentes présentations, des explications et des éclaircissements. C’est exactement le genre de dialogue ouvert et honnête envisagé par l’Agenda 2020. D’ailleurs, l’impact de l’Agenda 2020 sur les réunions organisées cette semaine est allé au-delà de nos attentes.
Almaty a des montagnes spectaculaires, dispose de certains sites très impressionnants et a une véritable passion pour les sports d’hiver.
Le tremplin de saut à ski est un très bel endroit que nous avons pu voir depuis notre hôtel. Ce qui m’a le plus impressionné personnellement est le fait qu’il possède cinq tremplins différents, pas uniquement pour les compétitions mais aussi pour les loisirs et les enfants et je pense d’ailleurs qu’il s’agit de l’un des meilleurs sites du genre à travers le monde, site complètement opérationnel pour les Jeux Olympiques ».
Ces commentaires parfois élogieux à l’égard de la candidature, ne sont évidemment qu’une indication, une mesure de la température olympique, mais constitue néanmoins un motif de satisfaction pour les partisans d’Almaty 2022. Surtout, ils montrent que le Mouvement olympique apporte une considération certaine au projet, projet qui pourrait bien devenir non pas l’outsider mais le favori.
Reste à Almaty à accentuer sa communication encore faible et irrégulière.
La Commission d’évaluation du CIO se laisse un mois avant de retourner sur le terrain. Elle se rendra alors à Pékin (Chine) du 24 au 28 mars avant de réaliser la mise en page de ses critiques techniques dans le cadre de son Rapport d’évaluation.
Celui-ci devrait être accessible courant juin, soit un mois avant l’élection de la Ville Organisatrice des JO 2022, le 31 juillet à Kuala Lumpur (Malaisie).